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Lettre ouverte aux chefs de partis politiques fédéraux

Objet : L’importance de conclure un accord Partenariat transpacifique ambitieux

Le 23 septembre 2015

L’Alliance canadienne du commerce agroalimentaire, dont les membres contribuent des milliards à l’économie, réalisent 80 pour cent des exportations agricoles et agroalimentaires du Canada et dont l’activité économique soutient plus de 750 000 emplois en agriculture et agroalimentaire, demande votre appui pour que le Canada puisse conclure l’accord ambitieux Partenariat transpacifique (PTP) dans le cadre des rencontres de négociateurs et des ministres du Commerce la semaine prochaine. Au moment où au Canada, les chefs de partis s’emploient à former un gouvernement en vue de la 42e législature, il est plus important que jamais que vous manifestiez votre appui afin que le Canada continue à participer pleinement aux négociations du PTP.

À ce stade crucial des négociations où les onze autres pays sont prêts à conclure un accord, il est évident qu’un PTP peut être conclu rapidement, ce, avec ou sans le Canada. La campagne électorale en cours donne lieu à d’importantes discussions sur les choix politiques du Canada. Mais si certaines décisions peuvent attendre jusqu’au 19 octobre, celle d’être à la table de négociations au moment de la conclusion du PTP s’impose dès maintenant. Si le Canada n’est pas véritablement déterminé à conclure cet accord, nous en serons soit forcés d’accepter plus tard ce que les autres pays auront négocié entre eux, soit en serons simplement écartés. Ceci s’avérerait être catastrophique.

Le secteur agricole et agroalimentaire canadien fait partie des secteurs les plus dépendants du commerce international au monde. Nous exportons plus de la moitié des produits agroalimentaires que nous cultivons –65 % va des marchés du PTP. Les débouchés à l’exportation favorisent notre croissance. Au Canada au cours des dix dernières années, les exportations agricoles et agroalimentaires ont augmenté de 77 %, passant de 31 à plus de 56 milliards de dollars, et ont fait grimper les recettes monétaires agricoles de 46 % au cours de la même période.

La capacité du secteur agricole et agroalimentaire canadien à continuer soutenir les communautés rurales dépend de la participation du Canada au PTP – un accord qui comprend un marché de 800 millions de personnes et près de 40 pour cent de l’économie mondiale. Sans un PTP nous plaçant sur un pied d’égalité avec les marchés en pleine croissance de la zone Asie-Pacifique, 90 % des 200 000 fermes agricoles du Canada qui dépendent des marchés étrangers seront désavantagées vis-à-vis des fermes américaines et australiennes. Il en résulterait une diminution des exportations, une diminution des revenus des agriculteurs canadiens, moins de soutien pour les communautés et moins d’emplois canadiens offerts par les transformateurs et les exportateurs.

Les pertes potentielles et les coûts sont réels :

  • L’an dernier, le Canada a exporté plus de 2,3 milliards de dollars de céréales, d’oléagineux, de légumineuses et de cultures spéciales vers le Japon, la Malaisie et Singapour. Ces ventes, ainsi que les emplois et occasions qu’elles génèrent pourraient disparaître sans un accord de PTP plurilatéral.
  • Pour les producteurs d’orge et les transformateurs à valeur ajoutée, le PTP pourrait augmenter les exportations de 150 000 tonnes, soit 80 millions de dollars. D’autres possibilités d’exportation pour le porc et le bœuf augmenteraient également considérablement la demande d’orge fourragère.
  • Pour les producteurs de blé, ne pas faire partie de l’accord mettrait en péril l’exportation de quelque 1,5 à 2 millions de tonnes de blé de qualité supérieure vers le Japon. Si le Canada ne participe pas aux négociations du PTP avec les autres pays, les producteurs de blé pourraient céder les marchés de première qualité en pleine croissance à leurs concurrents.
  • Quant au secteur du canola, l’élimination des tarifs en vertu du PTP permettrait l’exportation d’un million de tonnes supplémentaires d’huile et de tourteau de canola, soit environ 780 millions de dollars. Un PTP sans le Canada entraverait la compétitivité des 43 000 producteurs de canola et celle de la chaîne de valeur tout entière et mettrait en danger les exportations annuelles vers le Japon évaluées à 1,2 milliard de dollars. Plus nous attendons, plus le Canada accuse du retard par rapport à l’Australie qui a déjà conclu un accord de libre-échange avec le Japon.
  • Pour le secteur du sucre raffiné et des produits alimentaires contenant du sucre, le PTP est la seule occasion de régler les questions en suspens de l’ALENA. Un PTP fructueux pourrait éviter des pertes annuelles de 120 millions de dollars dues aux barrières d’accès au marché américain dérivées de l’ALENA et de l’OMC et pourrait contribuer à l’investissement et aux exportations de sucre et de produits du secteur de la transformation agroalimentaire qui utilise du sucre, un secteur évalué à plus de 18 milliards de dollars.
  • Pour le secteur du porc, l’absence du PTP compromettrait un milliard de dollars d’exportations actuelles et entraînerait une diminution rapide de près de 40 % du volume d’exportations de porc vers le Japon, un marché où la valeur du porc canadien est beaucoup plus élevée que sur la plupart des autres marchés, et qui ne trouve d’équivalent sur aucun autre marché. Ceci mettrait 4 000 emplois en danger.
  • Pour le secteur du bœuf, le PTP pourrait doubler, voire tripler, les exportations de bœuf au Japon qui sont évaluées à 100 millions de dollars annuellement, en plus d’assurer l’accès aux marchés émergents à croissance rapide comme le Vietnam. En tant que membre fondateur du PTP, le Canada peut contribuer à établir les règles du commerce pour l’entrée dans l’accord de futurs arrivants – par exemple, l’accélération de l’élimination des tarifs avec la Corée prévue dans notre accord avec la Corée.

Avec des centaines de milliers d’emplois agroalimentaires au Canada liés aux exportations, il est évident qu’un PTP plurilatéral, ambitieux et complet est essentiel au maintien de notre compétitivité. En cette période particulière, nous exhortons tous les dirigeants politiques à appuyer un PTP qui permettra à notre économie, basée sur les exportations, de favoriser la création d’emplois et la prospérité des collectivités.

Sincères salutations,

Brian Innes
Président

Pour information :

Claire Citeau, Directrice générale

Alliance Canadienne du Commerce Agroalimentaire (ACCA)

613-560-0500, cciteau@cafta.org

 A Propos de l’ACCA

Les membres de l’ACCA qui représentent l’ensemble de la chaîne de valeur de l’agriculture sont les suivants :

  • Conseil canadien du porc
  • Canadian Canola Growers Association
  • Canadian Cattlemen’s Association
  • Conseil de l’orge du Canada
  • Conseil des Viandes du Canada
  • Alberta Cattle Feeders’ Association
  • Institut canadien du sucre
  • Conseil canadien du canola
  • Producteurs de grains du Canada
  • Céréales Canada
  • Association nationale des engraisseurs de bovins

Ensemble, les membres de l’ACCA réalisent près de 80 % des exportations agroalimentaires du Canada, exportent 50 milliards de dollars de produits par année. L’activité économique générée par les membres de l’ACCA soutient plus de 750 000 emplois en agriculture et agroalimentaire. Une grande partie de ces emplois n’existeraient pas un accès compétitifs aux marchés mondiaux.