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Le 7 octobre 2014

Exposé présenté par Mme Claire Citeau, directrice exécutive
Alliance canadienne du commerce agroalimentaire (ACCAA)
au Comité permanent du commerce international de la Chambre des communes
au sujet de l’Accord de libre-échange du Canada et de la Corée

parliment coverLe 7 octobre 2014

  • Bonjour. Je m’appelle Claire Citeau. Je travaille à l’Alliance canadienne du commerce agroalimentaire, l’ACCAA, à titre de directrice exécutive. Je suis accompagnée d’un des directeurs de l’ACCAA, M. Martin Rice, qui est aussi directeur exécutif du Conseil canadien du porc.
  • Je vous remercie de m’avoir invitée aujourd’hui à présenter la position de l’ACCAA aux membres du comité sur l’Accord de libre-échange Canada-Corée.
  • L’ACCAA est une coalition d’organismes nationaux et régionaux qui militent en faveur d’un contexte commercial international plus libre et plus juste pour le secteur de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Parmi ses membres, l’ACCAA compte des agriculteurs, des éleveurs, des transformateurs et des exportateurs provenant des principaux secteurs qui reposent sur le commerce, notamment le bœuf, le porc, les céréales, les oléagineux, le sucre et le malt. Ensemble, les membres de l’ACCAA représentent 80 pour cent des exportations agricoles et agroalimentaires du Canada, lesquelles atteignent 50 milliards de dollars annuellement, et emploient un demi‑million de Canadiens.
  • L’Accord de libre-échange du Canada et de la Corée sera extrêmement bénéfique pour l’agriculture et les exportateurs agroalimentaires du Canada et aidera le secteur à recouvrer un accès compétitif à ce marché.  
  • Il est primordial que l’Accord de libre-échange du Canada et de la Corée soit ratifié et mis en œuvre d’ici le 1er janvier 2015.
  • Le marché sud-coréen est un marché lucratif de 50 millions de consommateurs et fait fonction de plaque tournante clé de la chaîne d’approvisionnement de l’Asie. La Corée du Sud importe plus de 70 pour cent pour satisfaire à ses besoins alimentaires et, jusqu’à récemment, le Canada était considéré comme l’un des fournisseurs de préférence pour bon nombre de produits agroalimentaires.
  • En 2011, la Corée du Sud était le cinquième plus important marché d’exportation du Canada, alors que nous exportions plus d’un milliard de dollars en produits agricoles et alimentaires vers ce pays.
  • Depuis ce temps, les exportations agricoles et agroalimentaires du Canada vers la Corée ont chuté de plus de 50 pour cent.
  • Ces pertes massives en exportations sont directement attribuables aux accords de libre-échange que la Corée du Sud a conclus avec les principaux compétiteurs du Canada, notamment l’Union européenne, en 2011, et les États‑Unis, en 2012, et avec l’Australie, plus récemment.
  • En l’absence d’un accord de libre-échange, les exportations agroalimentaires du Canada sont assujetties à des tarifs pouvant atteindre 50 pour cent et, dans certains cas, 400 pour cent, alors que nos principaux compétiteurs ont vu leurs tarifs être tout simplement abolis ou éliminés progressivement.
  • La perte du marché sud-coréen a porté un coup dur au secteur agroalimentaire du Canada, notamment à l’industrie du bœuf, du porc, du canola et des céréales. En fait, avant l’accord :
    • Les exportations canadiennes de porc vers la Corée du Sud s’élevaient à 233 millions de dollars annuellement; depuis, elles ont chuté sous la barre des 80 millions de dollars par année.
    • Les exportations de céréales représentaient 479 millions de dollars par année, alors qu’elles atteignent actuellement moins de 100 millions de dollars.
    • Les exportations de bœuf se chiffraient à 96 millions de dollars par année. À l’heure actuelle, elles s’élèvent à 10 millions de dollars.
  • Grâce à l’abolition des tarifs frappant 86,8 % des lignes tarifaires visant les produits agricoles, l’ALE Canada-Corée permettra d’instaurer des règles du jeu équitables qui n’existent tout simplement pas actuellement.
  • J’aimerais maintenant vous entretenir des prévisions des membres de l’ACCAA quant aux opportunités qui découleront d’un accord équivalant à ceux qui ont été négociés par les États-Unis et l’Australie :
  • Le Conseil canadien du canola estime que les exportations de graines et d’huile de canola, qui atteignent actuellement 60 millions de dollars et 90 millions de dollars, respectivement, pourraient doubler.
  • La Canadian Cattlemen’s Association prévoit maintenir des échanges commerciaux fructueux avec la Corée du Sud durant une période de transition et s’attend à réaliser des exportations d’environ 50 millions de dollars par année, quand les tarifs auront été complètement abolis.
  • Les Grain Growers of Canada ont repéré des opportunités de vendre du blé en franchise des droits, en plus des céréales utilisées dans l’alimentation animale, afin de répondre à la demande accrue de la viande canadienne.
  • L’Association de l’industrie brassicole du Canada souligne que la Corée du Sud est le quatrième marché de l’orge de brasserie, alors que les tarifs courants frappant ce produit sont 30 pour cent sous‑contingent et 513 pour cent au‑dessus. Un nouvel accord commercial avec la Corée du Sud générera des opportunités de mise en marché significatives pour l’industrie brassicole et les agriculteurs canadiens.
  • Le Conseil de l’orge du Canada affirme que les hausses prévues au niveau du bétail feront bondir la demande d’orge fourragère, car plus de 80 pour cent de l’orge récolté sert à la production d’aliments pour animaux.
  • Le Conseil des Viandes du Canada, qui représente les transformateurs de viande, indique que la Corée du Sud est l’un des plus grands importateurs de viande au monde, avec des besoins en importation excédant les 2 milliards de dollars annuellement en bœuf et en porc. Quand les transformateurs et les exportateurs de viande du Canada auront regagné un accès compétitif au marché, on prévoit que les exportations annuelles de bœuf et de porc bondiront, voire surpasseront, les sommets qu’elles ont atteints par le passé.
  • L’industrie du sucre, qui est représentée par l’Institut canadien du sucre, s’attend à ce que l’ALE Canada-Corée crée des opportunités significatives pour la plupart des produits contenant du sucre grâce à l’abolition graduelle des tarifs qui s’échelonnera sur trois à cinq ans.
  • Le Conseil canadien du porc, qui représente les éleveurs de porc du Canada, estime que cet accord pourrait, en peu de temps, rétablir complètement les exportations du Canada vers la Corée du Sud au niveau de 400 millions de dollars par année.
  • Nous croyons que la signature de l’Accord de libre-échange Canada-Corée, combinée à sa mise en place complète d’ici le 1er janvier 2015, pourraient entraîner une hausse de 800 millions de dollars au chapitre des exportations agroalimentaires.
  • Il est vraiment crucial d’établir des règles du jeu équitables dès que possible.
  • Le 1er janvier 2015 prochain, une nouvelle série de réductions tarifaires prévues à l’accord entre la Corée du Sud et les États-Unis prendra effet, ce qui exercera une pression concurrentielle supplémentaire sur les intérêts agroalimentaires du Canada. Les exportateurs canadiens souffrent déjà des séquelles découlant des accords entre la Corée et les États‑Unis et l’Europe. Il est aussi fort probable que l’accord entre la Corée et l’Australie entrera en vigueur le 1er janvier 2015.
  • Nous avons déjà perdu du terrain en Corée du Sud, nous n’avons plus de temps à perdre. Chaque fois que nous reportons la mise en place de l’Accord de libre-échange Canada-Corée d’un mois, nous multiplions les préjudices causés aux agriculteurs, aux producteurs et aux exportateurs canadiens.

En conclusion :

  • La croissance de l’industrie agroalimentaire du Canada repose sur les exportations.
  • Les exportateurs agroalimentaires du Canada doivent pouvoir compter sur des règles du jeu équitables pour accéder au marché coréen.
  • Les membres de l’ACCAA espèrent que la législation visant la mise en œuvre de l’Accord de libre-échange du Canada et de la Corée sera ratifiée rapidement dans les deux pays.

 

Merci.